- ÉQUATORIENNE (SIERRA)
- ÉQUATORIENNE (SIERRA)ÉQUATORIENNE SIERRACharpente de l’Équateur, la cordillère des Andes se dresse à plus de 6 000 mètres d’altitude. Elle est divisée en deux chaînes massives et parallèles — cordillère Occidentale et cordillère Royale — qui enserrent plusieurs bassins allongés selon un axe nord-sud. Les deux versants externes descendent le plus souvent en pente raide puis forment deux vastes piémonts, à l’est vers l’Amazonie et à l’ouest vers la côte pacifique. Un volcanisme intense, parfois encore actif, marque les paysages andins d’immenses épanchements de lave composant de vastes plateaux plus ou moins stériles. Mais ce sont surtout les volcans, nombreux et imposants par leurs cônes englacés dépassant parfois les 6 000 mètres (Chimborazo, 6 310 m), qui dominent les cordillères, notamment au nord et au centre. Le grand couloir central est constitué de bassins, étagés entre 2 200 et 2 800 mètres d’altitude, séparés par des plateaux plus élevés qui forment des seuils entre chacun d’eux.Les conditions climatiques de haute montagne tropicale déterminent les divers types d’occupation du sol en fonction de la latitude et de l’exposition des versants. Ainsi le nord de la Sierra et le versant amazonien sont-ils plus humides que le sud et que le versant pacifique, avec une opposition très nette des types de végétation.La Sierra, région de fort peuplement et de mise en valeur ancienne a connu une grande dynamique agricole depuis la décennie de 1970, et a offert des excédents pour la consommation urbaine et l’exportation. La majorité des exploitations agricoles se concentre dans les fonds plats des bassins, où se trouvent les haciendas les plus modernes (irrigation) et les communautés indiennes les plus actives, qui associent souvent à la culture des céréales (blé, maïs) un élevage laitier. En fonction de leurs possibilités, les bassins se spécialisent dans quelques productions commercialisables dans les autres régions de la Sierra, avec un élevage laitier notamment et des cultures maraîchères près des grandes villes comme Quito et Cuenca. En revanche, les vallées encaissées, plus basses et plus chaudes, abritent des cultures de canne à sucre, de café ou d’arbres fruitiers.Malgré des efforts de modernisation agricole, la population rurale de la Sierra émigre vers les villes ou vers la côte. Celle-ci attire la population andine qui peut y trouver terres et emplois. Une ville, de petite ou moyenne importance, domine chacun des bassins, assurant les fonctions administratives et commerciales. Reliées par la route Panaméricaine qui longe tous les bassins du nord au sud, les villes de Tulcán, Ibarra, Latacunga, Ambato, Riobamba, Cuenca et Loja sont les centres de collecte des produits agricoles et artisanaux à destination de Quito et de la côte. Quelques villes jouent le rôle de centre régional: Ibarra (80 000 hab. en 1992) pour le Nord, Ambato (130 000 hab.) pour le centre de la Sierra et, surtout, Cuenca, troisième ville du pays en 1992 avec plus de 200 000 habitants. Cette dernière, ancienne ville coloniale, profite de son éloignement de la capitale, comme du port côtier, pour développer à côté de fonctions administratives, commerciales et culturelles une activité industrielle (ameublement, industries agroalimentaires, pneumatique). Enfin, la capitale, Quito (1,2 million d’habitants en 1992), dirige, par ses activités et son emprise politique, administrative et financière, toute la Sierra, dont elle constitue, par ailleurs, le principal marché agricole. En 1990, les Indiens de toutes les communautés de la cordillère se sont soulevés pour manifester leur colère à la nation tout entière. Parmi leurs revendications, la restitution des terres spoliées depuis la fin du XIXe siècle par les haciendas et l’amélioration de conditions de vie étaient prépondérantes.
Encyclopédie Universelle. 2012.